À travers les récits de Gail, Katerine, Emmanuel, Shane, Bobette, Sylvain, Dahiana et Janet, découvrez toutes ces réalités dont on n’entend que trop peu parler.
Médecins du Monde
La santé est un droit fondamental. Et tout aussi fondamental est le droit d’être traité équitablement, sans jugement, lorsqu’on accède à des soins. Pour les personnes en situation d’itinérance, migrantes à statut précaire ou simplement considérées en marge, le simple fait d’être écoutées, accompagnées et d’avoir accès à un réseau de soutien peut faire toute la différence. Et c’est ce que Médecins du Monde offre.
Dire que Bobette est une boute-en-train serait un euphémisme. Elle avait déjà une grosse journée dans le corps quand on l’a rencontrée, mais elle a quand même gardé une énergie et une positivité fulgurantes jusqu’à la dernière seconde. En fait, chaque fois qu’elle n’était pas en train de dire à Clumsy (son chien) de se calmer, elle était en train de rire. Pourtant, entre les rires, on pouvait voir que Bobette était sérieuse.
Mais loin de s’apitoyer sur son sort, Bobette a transformé son expérience puis toutes les injustices qu’elle a vécues et vues en activisme. Elle déploie cette énergie en organisant des manifs, des concerts et en aidant sa communauté à se porter mieux. C’est d’ailleurs elle qui a organisé les premières visites de la Clinique mobile Médecins du Monde dans son quartier. « Je pensais qu’en vieillissant, je me calmerais, mais pour vrai c’est complètement l’inverse. »
Pas besoin de vous dire qu’elle a ri après cette phrase.
On avait donné rendez-vous à Gail au parc près de chez elle. À notre arrivée, elle était accroupie au bord d’un lac dans lequel elle déposait une pincée de tabac.
Gail est donc reconnaissante, alors qu’elle aurait toutes les raisons de ne pas l’être, elle qui a passé 19 ans à tenter de se sortir d’un milieu qui la surmédicamentait contre son gré. Peut-être était-ce du racisme, de l’incompétence ou simplement de l’indifférence. Peut-être un mix des trois. « J’avais l’impression de servir de cobaye. Je ne pouvais pas dire non, c’était tout le temps des pilules, des aiguilles, des traitements chocs. »
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Paraît qu’un bon affichage publicitaire compte 7 mots maximum. Mais y’a des histoires qui méritent d’être écrites au complet.
« Ma femme est enceinte. D’une vie. Comment tu peux me dire que si je ne te donne pas 18 000 $, elle ne pourra pas accoucher ? »
Il y a de ces questions qui laissent tout le monde sans réponse. Et il y en a eu beaucoup lors de notre échange avec Katerine et Emmanuel.
Emmanuel est ici depuis près de 30 ans et Katerine est arrivée il y a 4 ans. Mais depuis, celle-ci reste coincée entre les proverbiales deux chaises d’un système qui ne la considère ni comme résidente, ni comme réfugiée. « Personne migrante à statut précaire » est le terme officiel. Et des personnes migrantes à statut précaire, il y en a des milliers au Québec. Médecins du Monde existe pour défendre le droit à la santé de toutes ces personnes.
Crédits
Charles-Ely Legris
Stéphanie L'allier
Tod Van Dyk
Feu Doux
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