TUX cie créative

    Retour sur Remous vol. 3 : « BREAK THE INTERNET KIKI BALL »

    De la danse, des cris, des prix et, surtout, beaucoup de joie : c’est avec un « Kiki Ball » de 🔥 que les équipes de TUX ont célébré à Fierté Montréal, il y a deux mois pile. On vous raconte...

    Les « Kiki Balls » (ou « Balls ») sont nés avec la culture Ballroom qui a émergé à Harlem dans les années 1920, en pleine prohibition. En réponse aux discriminations et aux violences dirigées vers les communautés 2SLGBTQIA+, la résistance a pris la forme de performances dansées, d’activisme et de soutien communautaire – les Balls accueillent par exemple des « houses », ces familles choisies par de nombreux membres de la culture Ballroom, qui ont vécu du rejet au sein leur famille biologique en raison de leur orientation sexuelle et/ou de leur identité de genre.

    Cette recette a survécu au conservatisme du début du siècle passé, pour évoluer avec le temps et continuer d’influencer la culture populaire. Pensons au film « Paris Is Burning » et à « Vogue », la chanson culte de Madonna, tous deux sortis en 1990 ou, plus récemment, à l’émission « Pose » et aux compétitions de danse de la série « Legendary ».

    À travers la musique, la danse et les moments de communion, la culture Ballroom offre aux identités marginalisées une bulle d’air et de joie, où se mêlent sécurité, liberté et soutien communautaire – tous indispensables pour survivre aux menaces réactionnaires (racisme, homophobie, transphobie) comme sanitaires (crise du VIH).

    OK, mais TUX et le « Kiki Ball », c’est quoi le rapport? On y vient.

    TUX est le troisième enfant de Dominic et de Ludwig, cofondateurs de l’agence, mais aussi époux et parents de Joseph et Elia. Convaincus que la diversité se vit plutôt qu’elle ne se proclame, Dom et Lud ont choisi d’encourager une culture d’entreprise qui favorise les rencontres entre groupes minoritaires et majoritaires.

    Cette volonté a notamment pris forme dans des initiatives d’abord réservées au personnel interne (heure du conte avec Barbada et club de lecture avec la librairie féministe L’Euguélionne autour de Fun Home d’Alison Bechdel). Puis, elle s’est incarnée dans des éditions spéciales des soirées Remous; une série d’événements visant à briser l’isolement, à encourager les rencontres et à provoquer des conversations qui bousculent et font cheminer les mentalités. Mais à présent, tout le monde est invité!

     

    Depuis deux ans, le comité Justice Équité Diversité et Inclusion (JEDI) de TUX ouvre, à l’occasion de la semaine de la Fierté, les portes de Remous au grand public.

    Après Pride & Pixel, le volume 2 de Remous qui honorait la Fierté 2023 dans le cadre d’une soirée mêlant fête, jeux vidéo et sensibilisation, les équipes de TUX ont tenu, cette année, à aller encore plus loin en matière de célébration.

    Quoi de mieux que la danse, la fête et la joie pour célébrer des identités dont la sécurité reste fragile, à l’heure où l’on écrit ces lignes?

    C’est ce que Tomy, partenaire client, Marie-Laurence, lead conception-rédaction, et David, animateur 2D, avaient en tête lorsqu’ils ont pris les commandes du volume 3 de Remous : « Break the Internet Kiki Ball ». Avec l’aide de l’une des bonnes amies de David, Géorgie Gagné, membre de la Royal Haus of Poseida et force vive de la scène Ballroom montréalaise et torontoise; TUX et sa buvette, le Brouillon, sont devenus le temps d’une soirée le lieu d’une compétition artistique époustouflante. Et pour faire monter le plaisir, 10 prix d’une valeur totale de 5 000 dollars étaient en jeu. De quoi faire grimper en flèche la motivation de la soixantaine de participants ce soir-là et, au passage, la température du dancefloor.

    Le monde a dansé, a ri… c’était beau. Et c’était touchant de voir la communauté 2SLGBTQIA+ répondre à l’appel avec autant d’enthousiasme. Je pense que ça se voyait que l’équipe qui a organisé Remous faisait elle aussi partie de la communauté. Ça « feelait » sincère. Le monde l’a senti, et moi, personnellement, ça m’a rendu très heureux, très fier.

    Sensibiliser les groupes dominants aux réalités des communautés minoritaires, c’est aussi, tout simplement, passer du temps ensemble.

    Si créer des prises de conscience passe souvent par des contenus académiques et des formations; Tomy, Marie-Laurence, David et Géorgie ont tenu à montrer que l’inclusion se vit, d’abord et avant tout. C’est peut-être là que les entreprises, et les agences créatives notamment, ont un (humble) rôle à jouer : rassembler, créer des solidarités de fait, et contribuer à un monde où nous aurons tous et toutes une place pour fleurir, quelle que soit notre identité de genre ou notre « vérité érotique », pour reprendre les termes d’Alison Bechdel.